
Ne voyant pas le Dhamma, il ne me voit pas.
La proximité véritable avec le Bouddha ne dépend pas de la proximité physique mais de la réalisation du Dhamma à travers la pratique et la transformation intérieure. Le texte qui suit, « Saṅghāṭikaṇṇasutta », est le 92ième de la « section des trois » (Tika Nipāta ) qui se trouve elle-même dans la collection appelée Itivuttaka. Il est donc noté « iti 3.92 »
Ainsi parla le Bouddha :
Bhikkhus1Bhikkhu :Moine bouddhiste ayant renoncé à la vie mondaine pour suivre la discipline monastique et cultiver le Dhamma, même si un bhikkhu s’accroche au cadre de ma robe et me suit pas à pas, s’il est avide des objets du désir, fortement passionné, malveillant, corrompu dans ses pensées, sans attention, sans compréhension, non concentré, l’esprit dispersé, sans maîtrise de ses faculté, il est loin de moi et je suis loin de lui. Quelle en est la raison ? Ce bhikkhu ne voit pas le Dhamma 2Dhamma : L’enseignement du Bouddha, la vérité ultime, ou encore la loi naturelle qui sous-tend l’existence.. Ne voyant pas le Dhamma, il ne me voit pas.
‘Bhikkhus, même si un bhikkhu vit à cent lieues de distance, s’il n’est pas avide des objets du désir, pas fortement passionné, pas malveillant ni corrompu dans ses pensées, avec l’attention bien établie, comprenant clairement, concentré, l’esprit unifié et les facultés maîtrisées, il est proche de moi et je suis proche de lui. Quelle en est la raison ? Ce bhikkhu voit le Dhamma. Voyant le Dhamma, il me voit.
Les vers :
Bien que suivant de près, plein de désirs et de ressentiment,
Voyez comme il est loin
Celui qui désire de celui qui est sans désir,
Celui qui n’est pas apaisé de celui qui est apaisé,
Celui qui est avide de celui qui est sans avidité.
Mais le sage qui par la connaissance directe
A pleinement compris le Dhamma,
Devient tranquille et sans désir,
Comme un lac calme et sans rides.
Voyez comme il est proche de lui
Celui qui est sans désir de celui qui est sans désir,
Celui qui est apaisé de celui qui est apaisé,
Celui qui est sans avidité de celui qui est sans avidité.
Saṅghāṭikaṇṇasutta
Vuttañhetaṁ bhagavatā vuttamarahatāti me sutaṁ:
“Saṅghāṭikaṇṇe cepi, bhikkhave, bhikkhu gahetvā piṭṭhito piṭṭhito anubandho assa pāde pādaṁ nikkhipanto, so ca hoti abhijjhālu kāmesu tibbasārāgo byāpannacitto paduṭṭhamanasaṅkappo muṭṭhassati asampajāno asamāhito vibbhantacitto pākatindriyo; atha kho so ārakāva mayhaṁ, ahañca tassa. Taṁ kissa hetu? Dhammañhi so, bhikkhave, bhikkhu na passati. Dhammaṁ apassanto na maṁ passati.
Yojanasate cepi so, bhikkhave, bhikkhu vihareyya. So ca hoti anabhijjhālu kāmesu na tibbasārāgo abyāpannacitto apaduṭṭhamanasaṅkappo upaṭṭhitassati sampajāno samāhito ekaggacitto saṁvutindriyo; atha kho so santikeva mayhaṁ, ahañca tassa. Taṁ kissa hetu? Dhammañhi so, bhikkhave, bhikkhu passati; dhammaṁ passanto maṁ passatī”ti.
Etamatthaṁ bhagavā avoca. Tatthetaṁ iti vuccati:
“Anubandhopi ce assa,mahiccho ca vighātavā;Ejānugo anejassa,nibbutassa anibbuto;Giddho so vītagedhassa,passa yāvañca ārakā.
Yo ca dhammamabhiññāya,dhammamaññāya paṇḍito;Rahadova nivāte ca,anejo vūpasammati.
Anejo so anejassa,nibbutassa ca nibbuto;Agiddho vītagedhassa,passa yāvañca santike”ti.
Ayampi attho vutto bhagavatā, iti me sutanti.
Tatiyaṁ.