Que la mort des gens devienne une source de revenus, vraiment, quel péché !
人が死んで収入があるということは、まことに罪悪なことである。
Ce texte acerbe et sans compromis, tout à fait dans le style de Kōdō Sawaki, est le sixième du petit recueil d’enseignements « Il suffit de s’assoir » . Il souligne que la pratique de zazen, loin d’être une quête intellectuelle, est un acte simple, immédiat, qui permet à chaque individu, quel qu’il soit, de se libérer. Sawaki insiste sur le fait que l’éveil du Bouddha n’est pas réservé à une élite spirituelle, mais qu’il est accessible à tous, dans chaque geste quotidien.
Il n’y a rien d’aussi divin qu’un bébé. Vers 5-6 ans, il devient un peu détestable. À 24-25 ans, il est impertinent. Passé 30 ans, il est usé par la vie familiale. À 50-60 ans, c’est sans espoir. Vouloir accomplir tous ses désirs dans cette vie et en plus espérer le paradis dans la suivante, vraiment, n’est-ce pas faire preuve d’une avidité excessive ? En définitive, l’être humain n’est rien d’autre qu’un bon à rien qui passe son temps à consommer. Même s’il parle de progrès, il ne fait que déchoir, toujours attiré par les plaisirs sensuels, la gourmandise et l’amour du prestige. Laissé à lui-même ce n’est rien de plus qu’un homme égaré, Il ne cesse de parler, de médire, il mange à l’excès, il boit à l’excès, nuit et jour il commet sans cesse des péchés. En résumé, c’est un bon à rien.
Mais même un être corrompu, quel qu’il soit peut en pratiquant zazen, atteindre l’éveil du Bouddha et devenir lui-même un bouddha. Les anciens ne valaient pas mieux que les hommes d’aujourd’hui, et les hommes d’aujourd’hui ne sont pas tous mauvais.
‘Dans l’eau claire d’un cœur sans trouble, la lune se reflète
Même les vagues brisées deviennent lumière’
Dans le Soutra d’Amida, il est écrit : « La lumière brille en moi en permanence ». Même à plus de soixante-dix ans, je reste un être ordinaire, mes fautes, mes péchés, je les vois clairement. C’est là que se trouve la repentance. L’univers tout entier est le trésor de la vraie loi ( Shōbōgenzō , 正法眼蔵 )1 Rérérence au Shōbōgenzō œuvre majeure de maître zen Dōgen (1200–1253), fondateur de l’école Sôtô au Japon. Ce texte, dont le titre signifie « Le Trésor de la Vérité de l’Œil du Dharma », explore les fondements de la pratique zen, l’éveil et la nature de la réalité. Le Shōbōgenzō est réputé pour sa langue dense et subtile, offrant une profonde réflexion philosophique sur l’expérience immédiate du zen et sa relation à l’illumination. Cette œuvre reste un texte central, quoique d’un accès difficile, dans la pratique et la compréhension du zen Sôtô. . Lorsqu’il est dit « La lumière brille sans entrave dans toutes les directions » ou bien « Tous les êtres dans les trois mondes retournent à la merveilleuse loi », tout ça, c’est la même vérité, mais les différentes écoles , avec leur esprit partisan, enseignent comme si leur voie était unique.
On dit que personne n’est jaloux comme un moine; c’est parce que son capital c’est la dévotion des masses. Il en fait ‘sa propriété privée’. Cela devient encore plus frappant quand on ne s’occupe que des morts.
Que la mort des gens devienne une source de revenus, vraiment, quel péché !
« Si l’intention initiale n’est pas correcte, toutes les pratiques seront vaines. ». C’est pourquoi il faut constamment cultiver cette intention, et il faut pratiquer, ici et maintenant. On ne peut pas dire que l’égarement est bon ou mauvais, il n’y a pas de dualité entre égarement et éveil. Le Bouddha s’égare dans les êtres sensibles, les êtres sensibles s’éveillent au Bouddha, c’est cela l’unité absolue. Il n’y a pas de plus grande piété filiale que de pratiquer la voie du Bouddha avec ce corps de chair et de sang reçu de nos parents.
Il n’y a pas d’autre voie à suivre.
Nager un centimètre, c’est nager dans toute l’eau. Lorsqu’un bébé respire, il respire tout l’air. Il ne réfléchit pas à la composition ou aux bienfaits de l’air. C’est pareil avec zazen : on ne comprend pas tout avant de commencer, on comprend en faisant zazen. Les gens d’aujourd’hui pensent qu’ils doivent comprendre avant de s’asseoir. Et même s’ils essaient un peu, ils demandent à quoi ça sert, mais on ne peut pas comprendre d’un coup l’immense dharma du Bouddha. Ce n’est pas grave si on ne comprend pas, il suffit de s’asseoir.
Cette volonté de vouloir comprendre, c’est » l’esprit qui calcul « . « Abandonnez, abandonnez, les calculs. » dit-on. S’en remettre à Bouddha, c’est simplement s’asseoir. C’est être tel quel, tel que l’on est. C’est aller jusqu’au bout sans se soucier de rien. C’est se laisser entraîner par Bouddha. Tout ce qui crée des tensions, tout cela doit complètement disparaître. C’est dans cet acte simple, ici et maintenant, qu’on réalise l’éveil du Bouddha. C’est Bouddha qui nous fait agir. Inutile de chercher à comprendre avec notre esprit. Nous ne faisons que nous laisser guider par les enseignements du Bouddha. Le maître de Menzan 2Menzan (1683–1769) : Moine zen de l’école Rinzai, Menzan a également joué un rôle clé dans le renouveau du zen Sôtô au Japon, notamment par ses travaux sur les textes et pratiques fondamentaux de cette école. Bien qu’il soit initialement associé à l’école Rinzai, il est devenu une figure influente du zen Sôtô, contribuant à la clarification de ses enseignements, notamment à travers ses commentaires sur le Shôbôgenzô de Dôgen. Menzan a également écrit sur la pratique de la méditation assise (zazen) et sur kinhin (la marche méditative), qu’il considérait comme une extension essentielle de la pratique de zazen, permettant de maintenir une pleine attention et une posture correcte même en mouvement. Il a souligné l’importance de cette pratique pour intégrer l’éveil dans la vie quotidienne. À travers ses enseignements, Menzan a renforcé la distinction entre les écoles Rinzai et Sôtô tout en mettant en lumière des éléments communs dans la transmission du Dharma, apportant ainsi une profonde influence sur la pratique zen Sôtô de son époque et au-delà., Sonnō Sōiku 3Sonnō Sōiku (1642–1721) : Maître zen de l’école Rinzai, Sonnō Sōiku a été le maître de Menzan. Il est connu pour sa rigueur dans l’enseignement, et pour avoir transmis à Menzan l’importance de l’étude des textes classiques tout en insistant sur la pratique de zazen et de kinhin. Son influence a marqué profondément la pensée et la pratique de Menzan, en particulier dans ses aspects monastiques et pratiques.disait :
« Si tu ne perds pas tout, tu ne pourras rien gagner dans la Voie du Bouddha. »
Si toutes nos actions sont guidées par Le Bouddha, alors boire, manger, marcher, se tenir debout, s’asseoir ou se coucher, tout cela est la pratique du Bouddha. Même le grand Bodhidharma allait aux toilettes et mangeait. Et c’est justement parce qu’il mangeait qu’on l’a empoisonné six fois. Partout, tout le temps, c’est la voie du Bouddha. Bouddha est différent de ce que j’avais imaginé jusqu’à présent, c’est faire ce qui est naturel. Le Bouddha fait ce que fait un Bouddha, le maître de maison agit en maître de maison, l’épouse en épouse, le moine en moine, le commerçant en commerçant : il ne faut pas négliger de sa propre vie.
Kōdō Sawaki
赤ちゃんほど神々しい。五、六歳になると小憎しくなる。二十四、五になると ナマイキ。三十をこすと世帯やつれ。五、六十にもなると、もうどうにもならん。 現世ですることだけはしてのけて、未来までも極楽行きをのぞむとは、たしかに « 増長欲”ではないか。どうせ人間、ロクでなしの食いつぶしにすぎない。向上 というても堕落するばかり、色気と食い気と名誉欲にかわりはない。 だまってほっといたら、クソ凡夫の酔っぱらい。しゃべりや悪口いうし、食わ せば食いすぎるし、飲ませば飲みすぎるし、寝てもさめても罪をつくっておる。 じっさいこれは悪太郎なんですが、腐った人間でも坐禅をすれば仏の入れ智慧が はいって、どんなものでも仏になる。むかしとて今より偉いことはない。今とてまずい者ばかりではない。濁りなき心の水にすむ月は 波もくだけて光とぞなると。阿弥陀経には「常照我」とある。私とて七十こえても、凡夫のところは凡 夫のまま残っておる。自分の罪悪がよううつる。そこに懺悔がある。天地いっぱいが正法眼蔵である。尽十方無礙光といい、一天四海皆帰妙法とい うておるのも、これ同じこころじゃが、宗派根性から自家独特を教えておる。坊主ほどしっとの強いものはないといわれる。これは大衆の帰依を元手にして おるからである。自分のところの »お囲いもの”にしておる。とくに亡者相手ば かりしておると、いっそうこれがはなはだしい。人が死んで収入があるというこ とは、まことに罪悪なことである。「発心正しからざれば、万行むなしくほどこす」と。それであるから、常に発 心せねばならぬ。いま行ぜねばならぬ。迷いがよいとも悪いともいわれぬ、迷いと悟りと二つはない。仏は衆生に迷い 衆生は仏を悟る、これが一如である。この親からもろうた血肉で行仏するはどの 親孝行はない。ほかに行きどころはない。一寸泳いでも水の全体を泳ぐ。赤ちゃんがひと息すうても空気の全体をすうて おる。どんな成分かどんな効用があるか、そんなリクツを考えてすうたのではな い。坐禅でもそう、ワケがわかってから坐るのでなく、坐ってわかる。今の者はわかってから坐ると思う。ちょっとやっても、なんのためになるかと いうけれども、広大な仏法がいっぺんにわかるものではない。わからいでもいい んじゃ、坐りさえすりゃ。そのわかろうと思うやつが”計らい”というやつやね。計らいをすてよ、すてよ、と――。仏さままかせというのは、ただ坐るということである。その身そのままという のが、ただ。行きつくところへ行きついて余念のないことである。仏さまのまま に引っぱられる。コメカミに力をいれるいっさいのものを、すっかりなんにもな しになる。ただする、そのところに成仏がある。仏がむこうから行ぜさせられる。われわれが心識をはたらかせてアレがコレがとさぐるにはおよばぬ。ただ仏法に引っぱられてゆくばかり―――。面山の師匠は、損翁宗益となのった。徹底、損せねば仏道は益せぬ。いっさいの行が仏さまから引っぱられるなら、喫茶喫飯、行住坐臥、仏行なら ぬはない。達磨さんとてお便所もあり、飯もくわれた。飯をくわれたればこそ、六度も害毒をうけられた。どこでもいつでも仏道である。仏とは今まで思うておったのとは相場がちがう、あたりまえをすることであった。 仏法はあたりまえのことを教え、あたりまえのことをしておる。仏が仏のする ことをする。ダンナがダンナする、奥さまが奥さまする。坊主が坊主をする、商 売人は商売をする。自分の生活をそこのうてはならぬ。
沢木興道